La calligraphie chinoise - Terres de Chine
La calligraphie chinoise

La calligraphie chinoise

La calligraphie est une discipline qui fascine les occidentaux par sa gestuelle et sa beauté artistique. Les Chinois l'appellent shu fa (书法 shū fǎ), qui signifie l’«art de tracer» ou «art de tracer des traits». Littéralement, shu 书 signifie écrire et fa 法, méthode.

La calligraphie, l'art d'écrire

Quelque soit la civilisation et l'écriture, le fait de calligraphier comporte une dimension artistique, l'idée étant de former le caractère le plus parfait possible. Du fait de la spécificité de son "alphabet" et du grand nombre d'idéogrammes (plus de 40 000), la calligraphie chinoise s'apparente à un art à part entière.

Cette pratique que les Chinois appellent «Shufa» peut même être vue comme une technique de développement personnel : à la fois physique, pour le contrôle du souffle et du mouvement qu'elle exige, et à la fois mentale, pour la concentration et la vacuité d'esprit dont elle ne peut se passer.

Ce n'est pas par hasard que des maîtres d'arts martiaux aiment la pratiquer, ou que dans le Bouddhisme Chan, elle soit vue comme un exercice de méditation. Une bonne calligraphie indique chez une personne une grande capacité de concentration et de contrôle physique.

Le saviez-vous ?

  • La calligraphie est devenue un art pratiqué par un cinquième de l’humanité -C’est la seule écriture non alphabétique qui s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui
  • L’ancêtre des dictionnaires des caractères classiques chinois se nomme Kangxi Zidian, publié en 1716 sous la dynastie Qing (1662-1723), il est composé de 214 radicaux en usage dans les dictionnaires actuels.
  • Le chanteur et acteur vedette Andy Lau est un pratiquant confirmé de cette forme d'art

Présentation

La calligraphie est aujourd'hui un art prisé des touristes venant visiter la Chine. La tradition raconte que Cang Jie 仓颉 (Tsang-Kié), «le divin», aurait inventé l’écriture chinoise. Doté de deux paires d’yeux selon la légende, il avait la capacité de voir ce que d’autres ne pouvaient. Il créa les caractères en observant la nature, et notamment les empreintes des pattes d’oiseau et la nature.

Légendes et traditions autour de la calligraphie

Selon la tradition et certaines légendes anciennes, les premières traces de l’écriture chinoise seraient des trigrammes divinatoires inventés par Fuxi ou Fu Hsi (伏羲 - 伏犧, Fúxī), qui est le héros civilisateur et le premier des trois Augustes (三皇, sān huáng). Les trigrammes sont des traits pleins et des traits interrompus qui entrent dans un carré et sont basés sur trois niveaux. C’était une technique divinatoire dans l’antiquité chinoise.

Le système de Fuxi était une représentation du yin et du yang, analysée en profondeur dans le Yi Jing. Néanmoins, les historiens et les spécialistes réfutent cette hypothèse, qu’ils considèrent comme pure légende.

La raison de ce rejet est la présence des courbes sur les premiers caractères datant de la dynastie Shang. De plus, il semble évident que les premiers caractères soient des pictogrammes, c'est-à-dire la représentation d’un concept par une image.

Une histoire liée à l'évolution de l'écriture chinoise

Le fait le plus marquant dans l’histoire de la calligraphie est le travail du ministre de Qin Shi Huangdi, Cang Jie (évoqué plus haut).

Après avoir étudié les corps célestes et leurs configurations, il observa les empreintes laissées par les griffes d’oiseau et les traces des animaux sauvages pour inventer l’écriture. Des conclusions qu'il en tira, il conçut un système qui offrit la base à ce qu'est la calligraphie aujourd'hui.

S’inspirant des formes élémentaires, il les nomma wen. Il obtint ensuite les caractères simples auxquels il associa des sons, qu’il appela zi. La combinaison des formes élémentaires et des sons, donnent la méthode d'écriture que l’on connaît de nos jours en Chine. Cang Jie se basa sur la relation entre la nature et l’écriture, qui est visible dans l’acte calligraphique.

L’écriture chinoise est ancrée dans l’esprit de la population locale. Les caractères ne sont pas des «entités abstraites» mais des représentations de phénomènes naturels et l’expression d’une «vérité essentielle», selon Mediavilla.

Les découvertes d’os et carapaces de tortues

Les premières découvertes sur la calligraphie chinoise ont été faites à Anyang, dans la province du Henan. On a trouvé principalement des fragments d’os et de carapaces de tortues datant de la dynastie Shang (1650-1066 av. J.-C.). Ces parties de l'animal représentaient le cosmos pour les Chinois.

Ces os servaient surtout à la divination. Les devins interrogeaient les ancêtres pour pouvoir prédire l’avenir des empereurs. On jetait au feu les carapaces ou les os et observait les craquelures qui apparaissaient, déduisant ainsi les pensées des ancêtres. Les chercheurs ont mis en évidence des milliers de carapaces et d’os de tortues, et répertoriés environ 2000 caractères ressemblant à nos caractères actuels. B

ien plus tard, les Zhou occidentaux (西周xī zhōu, 1046-771 av. J.C.) tentèrent d’unifier l’écriture chinoise aux alentours de 800 avant notre ère. Les fonctionnaires auraient, à l’aide de lamelles de bambous, catalogué plus d’un millier de caractères. Le but était de permettre aux gens de la cour et aux différentes administrations du pays d'en faire usage.

Aucun répertoire de ce type n’a été retrouvé mais les chroniqueurs chinois de l’époque en font mention. Il semble, selon les écrits de ces derniers, que les caractères soient stylisés et uniformes. Ils étaient appelés dà zhuàn ou écriture de «grand sceau», d’autres parlent de «grande sigillaire». Cependant, le style était peut être évolué mais les caractères étaient de tailles inégales et les tracés n’étaient pas réalistes.

Évolution de la calligraphie chinoise

Les Zhou orientaux (東周dōng zhōu 770-256 av. J.C.) n’ont pas tellement influencésle pays en raison des conflits entre les princes. Ces derniers ont d’ailleurs mis en vigueur leur propres dialectes et caractères, et ont, d’une certaine manière, contribué à faire évoluer l’écriture mais avec confusion.

A partir de 221 avant J.C., le règne de Qin Shi Huangdi structura l’écriture chinoise dans l’unique but d’unifier la Chine et de stopper la régionalisation linguistique et territoriale.

L’empereur ordonna à Li Si (Lǐ Sī, 李斯), Premier Ministre de l’Empire de Qin, d’éditer un manuel contenant trois mille caractères. Il obligea les scribes et les lettrés à les utiliser. On les appelle des xiao zhuàn, «petit sceau» ou «petit sigillaire».

Li Si et ces collaborateurs n’ont pas inventé de nouveaux caractères mais simplifié les formes sinueuses et normalisé l’épaisseur des traits (il existe deux techniques en calligraphie : l’attaque directe et l’attaque indirecte). De plus, ils ont gardé la configuration des caractères inscrits dans un rectangle virtuel.

Cette technique est encore en cours de nos jours : chacun est censé écrire dans des rectangles pré-établis ou virtuels. Les écoliers utilisent d'ailleurs des cahiers avec des pages à rectangles pour se familiariser avec la taille égale des caractères (ou Hanzi汉字). La situation actuelle en Chine nous permet de dire que la réforme de Qin Shi Huangdi permit de créer une écriture unie et lisible.

En 213 av. J.C., une réforme sous le nom de «brûlement des livres» élimine les écritures jugées corrompues et lance différents styles de calligraphies parallèles. C’est à cette époque qu’apparaît la calligraphie lishu (隸書), inventée par Chéng Miǎo, directeur de prison sous la dynastie Qín.

Le trait est épais et la pointe cachée, ce qui ne permet pas de trouver le début et la fin du caractère, il y a une certaine unité dans le trait. A l’opposé de la «petite sigillaire», les lettrés et les scribes se réjouissent de pratiquer cette nouvelle calligraphie qu’ils jugent plus simple et moins laborieuse.

La calligraphie de nos jours

Il existe différents types de calligraphies : cao shu (草書), xing shu (行書), kai shu (楷書) et zhuan shu (篆書). Ce sont différentes formes d’écriture, de tracé. 

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Le cao shu est une calligraphie dite «en herbe», où les traits sont abrégés et liés, ce qui crée un trait continu. Cette écriture est le fait de Chang Chih, de la dynastie Han orientale (25-220 av. J.C.). Elle est prisée des lettrés mais pas des initiés.

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Liu Tê Cheng, de la dynastie Han orientale également, a créé le style xing shu ou «écriture courante». Le trait est cursif, le mouvement rapide, mais chaque trait est conservé. C’est durant le IIIème siècle après J.C. que l’on voit apparaître le style li shu, les traits sont épais et la pointe cachée. C’est la calligraphie que les scribes appréciaient le plus puisque elle facilitait leur travail.

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Puis vint, le kai shu, l’écriture régulière, lisible et simple. On dit que cette calligraphie a permis au pouvoir impérial de dominer le pays, si bien qu’entre le IIIème siècle après J.C. et 1958, l’écriture n’a jamais été retouchée.

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